Les allergies alimentaires sont de plus en plus courantes à travers le monde. L'OMS prévoit qu'à l'horizon 2050, la moitié de la population mondiale sera concernée par les allergies. Le nombre d'enfants allergiques a doublé ces 10 dernières années.
SOMMAIRE
9% de la population française s'est vu pronostiquer une allergie alimentaire
L’allergie alimentaire est une réaction immunitaire inappropriée du corps face à un allergène donné. Cet allergène est considéré à tord par le corps comme un élément néfaste. Ainsi, le corps déclenche une réaction de défense, pouvant aller de la simple irruption de boutons cutanés à la réaction anaphylactique pouvant être mortelle.
Il existe des allergies alimentaires dîtes IgE-dépendantes. Cela signifie que le corps produit des Immuno-globulines E, c’est à dire des anticorps qui doivent combattre l’allergène considéré
comme dangereux pour le corps. Ce sont donc ces IgE qui provoquent des réactions du corps. En parallèle, il existe des réactions allergiques à certains aliments qui ne sont pas dépendantes de la production de ces IgE. La manifestation la plus courante de ces réaction s’appelle la malabsorption. Dans ce cas, c’est le système digestif qui est atteint, et empêche d’assimiler efficacement les aliments.
L’allergie à un aliment est provoquée par l’absorption, ou parfois le contact cutané avec cet aliment. Lors du premier contact, le corps identifie l’aliment comme potentiellement dangereux, et apprend en quelque sorte à le reconnaître. C’est ce que l’on appelle la sensibilisation. Lors de ce premier contact, le corps ne provoque pas de réaction allergique.
Par contre, une fois cet aliment identifié, le corps provoquera une réaction lorsqu’il y sera à nouveau confronté. La production des anticorps IgE présentés ci-avant est la réaction la plus courante.
Le premier contact avec l’aliment responsable de l’allergie peut survenir dans la petite enfance, voir même dans le ventre de la mère. La transmission de l’alimentation de la mère à l’enfant par le cordon ombilical peut être un déclencheur. D’autres transmissions sont également surprenantes. En effet, une maman consommant du lait de vache, peut transmettre l’allergène à son enfant lors de l’allaitement, alors même que l’enfant n’est nourri qu’au sein. On parle de contamination indirecte.
Enfin, il arrive que les allergies surviennent spontanément au cours de la vie. Dans ce cas, un aliment, pourtant consommé auparavant, peut être un jour considéré comme dangereux par le corps.
Il faut différencier allergie alimentaire et intolérance. Plus d’infos ici.
Même si le nombre d’aliments pouvant potentiellement être source d’allergies est assez large, la communauté scientifique a fait le choix d’identifier 14 allergies alimentaires majeures. La gravité des symptômes de ces allergies sont la raison de la mise en avant de ces aliments en particulier. En voici la liste :
La réaction immunitaire du corps face à l’allergène va provoquer des symptômes agissant sur différentes fonctions du corps. On en différencie principalement 5 types, avec des symptômes variés :
Assez semblables aux allergies non alimentaires, les réactions cutanées aux allergies alimentaires se présentent sous la forme de boutons, d’eczéma, de rougeurs et démangeaisons, voire même de gonflement de certaines parties du corps.
Dans ce cas, l’absorption de l’allergène provoque des dysfonctionnements du parcours digestif, et provoque des maux de ventre, des coliques et diarrhée, et parfois même des nausées et vomissements
L’allergie peut provoquer une gène respiratoire, une sensation d’étouffement, une respiration sifflante, et va même jusqu’à provoquer des oedemes de Quincke et de l’asthme.
La réaction peut être le ralentissement des pulsations cardiaques, entraînant un blanchissement de la peau, un étourdissement, voir même la perte de conscience.
Il ne s’agit pas réellement d’une catégorie de symptômes mais l’association de plusieurs symptômes listés ci-avant pouvant entraîner un dysfonctionnement généralisé des fonctions vitales du corps. Il s’agit dans ce cas de chocs anaphylactiques qui peuvent entraîner la mort de la personne allergique.
Toutes les allergies alimentaires ne provoquent pas l’ensemble de ces symptômes, c’est pourquoi nous avons fait le choix de détailler les symptômes propres à chaque allergie sur les pages dédiées.
Celui-ci consiste à appliquer un extrait de l’aliment suspecté sur la peau. On observe ensuite la réaction cutanée provoquée ou non par ce contact. La mise en rapport entre la dose appliquée et la taille de la réaction permet une première estimation de l’importance de la réaction allergique. Ce test doit obligatoirement être effectué par un professionnel de santé, et plus particulièrement un allergologue. Le patient doit rester au cabinet afin d’être à même de contrer toute réaction importante provoquée par ce test. Le Prick Test n’est pas pratiqué lorsque l’on soupçonne la présence d’un risque de choc anaphylactique.
Il s’agit de faire ingérer une infime quantité de l’allergène au patient, en milieu hospitalier, et de constater la réaction provoquée par cette ingestion. Par définition, ce test a pour but de provoquer l’allergie pour la confirmer. Sa fiabilité est totale, mais il est peu pratiqué car dangereux pour le patient, qui se retrouve en situation de crise d’allergie, et subit les symptômes associés, potentiellement minimisés par la faible quantité d’allergène ingérée, mais bien réels.
Il s’agit d’une prise de sang qui permet d’analyser les taux de
concentration des IgE spécifique pour évaluer le risque allergique du
patient. Ce test n’est pas invasif et permet d’éviter toute provocation
de réaction chez le patient, mais il présente l’inconvénient de ne
pouvoir identifier que les allergies IgE dépendantes.
Si l’allergie alimentaire touche de plus en plus de personnes à travers le monde, on constate également que la médecine fait d’énormes progrès pour l’accompagner, et voire parfois même, pour la soigner.
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Lorsqu’une allergie alimentaire est identifiée, la première mesure à prendre est l’éviction totale de l’allergène. Ainsi, il est essentiel de retirer complètement l’allergène de l’alimentation de la personne concernée, et ceci pour 2 raisons :
l’allergie. Si, dans de rares cas, cela permet finalement de faire disparaître l’allergie, le but principal de cette démarche est de pouvoir ensuite procéder à une réintroduction de l’allergène dans l’alimentation.
L’éviction totale nécessite une vigilance, et une lecture précise des composants de chaque aliment. C’est un mal nécessaire mais clairement fastidieux et chronophage.
Cette éviction étant susceptible de créer des carences nutritionnelles, il est essentiel de bien se faire accompagner par son allergologue dans sa mise en place.
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Si cette pratique n’est pas encore accessibles pour les 14 allergies alimentaires majeures (nous indiquons sur chaque page d’allergie si celle-ci existe), de plus en plus d’allergies bénéficient de cette possibilité.
Il s’agit d’offrir au patient la possibilité, suite à une éviction totale réussie, de réintroduire progressivement l’aliment problématique dans son alimentation. Cette démarche est mise en place en milieu hospitalier, sous la surveillance d’un allergologue.
Le patient se voit administrer des micro-doses de son allergène. Les doses sont d’abord rapidement augmentées, tout en restant en quantité infime, afin d’éviter les risques de symptômes graves. Ces doses sont adaptées à chaque patient pour atteindre le niveau d’allergène normalement déclencheur de l’allergie.
Le fait d’augmenter assez rapidement les doses évite que le corps n’ait le temps de produire les anticorps pour lutter contre les protéines incriminées.
Suite à une phase de réintroduction en milieu hospitalier réussie, le patient devra suivre, en autonomie chez lui, une phase de stabilisation, c’est à dire une période de consommation régulière de l’allergène en quantité définie.
Cette procédure obtient de très bons résultats, et, dans les cas où le corps ne devient pas désensibilisé à l’allergène, il apparaît que le seuil de tolérance est très souvent repoussé, permettant par exemple de pouvoir consommer les produits contenant uniquement des traces de l’allergène.
Cependant, cette démarche n’est pas sans risque, et c’est la raison pour laquelle elle est effectuée en milieu hospitalier. En effet, il arrive que certains patients réagissent à l’allergène absorbé, provoquant les symptômes de son allergie, pouvant aller jusqu’au choc anaphylactique. Le cadre hospitalier permet de prendre en charge le patient en crise rapidement, pour lui administrer le traitement adéquat au plus vite.
Cela va sans dire qu’une réintroduction d’un aliment auquel ont est allergique ne peut se faire seul à la maison.
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Les allergies alimentaires peuvent avoir des conséquences plus ou moins graves selon la sensibilité du patient. Une simple éruption cutanée, aussi désagréable soit elle, ne nécessitera pas le même traitement qu’un choc anaphylactique.
Seul un allergologue pourra vous établir un protocole à suivre pour traiter les symptômes d’une allergie alimentaire.
Les symptômes les plus bénins pourront être contrôlés par la prise d’antihistaminiques qui bloqueront les réactions immunitaires inappropriées.
Les difficultés respiratoires, notamment lorsqu’elles sont associées à de l’asthme, nécessiteront la prise de bronchodilatateur afin de libérer les bronches et permettre au patient de récupérer une respiration normale.
Par contre, dans le cas d’un choc anaphylactique, il est nécessaire d’agir en urgence, car la vie du patient en dépend. Le traitement est alors la prise en urgence d’une dose d’adrénaline, généralement prescrite sous forme de stylo auto-injectable.
Dans tous les cas, si les symptômes semblent atteindre une fonction vitale de la personne allergique, il faut sans attendre appeler le 15 pour être accompagné dans les bons réflexes, et garder son calme pour pouvoir agir efficacement et rapidement.
Les allergies alimentaires ne sont en général pas anodines et nous comptons chaque année quelques décès de patients. La prise en charge rapide et adaptée peut donc sauver des vies.
Deux statistiques très parlantes prouvent que les risques ne sont pas anecdotiques, et qu’il faut prendre très au sérieux le suivi d’une personne allergique
Les 14 allergènes majeurs listés précédemment font l’objet d’une obligation de déclaration sur les emballages des produits au regard du décret européen INCO n°1169/2011. Ce décret mentionne que ces 14 allergènes majeurs doivent apparaître clairement, et distinctement sur l’emballage des produits de consommation. La formulation doit être claire, explicite, c’est à dire indiquée par sa réelle appellation, et se distinguer des autres ingrédients.
Les abréviations, compositions chimiques, ou mentions approximatives des ingrédients de la liste des 14 allergènes à déclaration obligatoire ne sont pas acceptés.
Les ingrédients faisant partie de la liste des allergènes majeurs doivent apparaître clairement dans la composition des aliments.
Les allergènes appartenant aux 14 allergènes majeurs doivent apparaître clairement dans la liste des ingrédients
Ce décret a été complété en 2015 par le décret n°2015-447 qui impose l’indication de présence d’allergènes sur le lieu de vente, à proximité du produit concerné, pour tous les aliments non emballés.
L’ingrédient allergène est parfois un composant de la recette du produit. Dans ce cas, les conditions précisées ci-avant s’appliquent. Mais il existe également un risque de contamination indirecte d’un produit alimentaire. Ainsi, l’allergène ne fait pas partie des ingrédient de la préparation, mais peut cependant se trouver
involontairement dans la préparation. Cela arrive lorsque d’autres préparations alimentaires sont produites, stockées, ou transportées dans un même lieu. Le décret INCO précise que les producteurs doivent dans ce cas être attentifs, et signaler la possibilité de ces contaminations indirectes. C’est ce qu’ils font, au travers des indications de type : “peut contenir des traces de…”, “produit dans une usine manipulant des…”.
La formulation n’a pas été réglementée mais les industriels notamment jouent clairement le jeu pour éviter tout risque de procédure juridique en cas d’ingestion accidentelle par un client d’un allergène non signalé sur l’étiquetage.
Parce que leur système immunitaire est en plein développement, les enfants sont plus touchés par les allergies alimentaires que les adultes.
La sensibilisation à un allergène peut débuter dès le développement de l’enfant dans le ventre de sa mère. En effet, l’alimentation de la mère peut provoquer la mise en contact de l’enfant à naître avec l’allergène, et provoquer sa sensibilisation.
L’allaitement suit le même raisonnement, et peut provoquer la sensibilisation à un allergène par transmission indirecte. Par exemple, un enfant exclusivement allaité peut faire une réaction allergique au lait de vache parce que sa mère en consomme.
Cependant, certaines allergies, si elles sont encadrées par une éviction totale efficace, peuvent disparaître lorsque l’enfant grandit, sans traitement particulier. (Pour chaque allergie, cette information est précisée sur la page dédiée de notre site). Le corps “apprend” que l’aliment n’est pas nocif et arrêt de le combattre par réaction immunitaire.
Il est parfois difficile d’identifier une allergie chez l’enfant, car les symptômes sont assez semblables à d’autres réactions plus habituelles. Cependant, les
selles anormales, ou les plaques d’eczema récurrentes peuvent inciter à consulter rapidement un allergologue. Ce suivi peut également permettre d’identifier rapidement un asthme en développement et de le traiter au mieux, pour éviter toute réaction incontrôlée pouvant parfois avoir une issue dramatique.
Les enfants doivent un jour ou l’autre se confronter à la collectivité. Cette étape est importante, et un facteur de stress très important pour les familles lorsque l’on sait que 90% des absorptions accidentelles d’un allergène arrive en dehors de la maison. C’est pourquoi l’allergologue met en place un Projet d’Accueil Individualisé (PAI) qui explique la procédure à suivre en cas de réaction allergique. Ce document doit être remis et présenté attentivement à toutes les personnes qui seront en charge de l’enfant en dehors de ses parents (crèche, école, centre de loisirs, séjour linguistique, centre de vacances, assistante maternelle, etc). Le PAI s’accompagne des médicaments nécessaires au traitement des réactions allergiques, avec la posologie adaptée.
A l’école, le PAI doit être présenté au plus tôt à l’ensemble des personnes pouvant avoir en charge l’enfant allergique. Les procédures sont présentées par le médecin scolaire, en présence des parents. Cette étape ne doit pas être prise à la légère car elle assure la bonne transmission de l’information pour que le personnel d’encadrement sache comment agir en cas de crise d’allergie. Cette réunion de présentation peut potentiellement sauver la vie d’un enfant allergique.
Lorsqu’un enfant ayant une allergie alimentaire doit aller à la cantine, l’établissement est en droit de demander aux parents de fournir le repas. C’est d’ailleurs le cas la plupart du temps, sauf quelques exceptions d’établissements ayant des menus sans allergènes. L’école doit également mettre à disposition des personnes encadrant l’enfant, un réfrigérateur et un micro-onde dédié, pour éviter toute contamination indirecte accidentelle. Il peut aussi être demandé à la famille de
l’enfant de fournir les couverts. En salle, une personne doit être désignée pour surveiller la bonne prise de repas de l’enfant, et empêcher les échanges de denrées alimentaires avec ses camarades.
Il existe différents outils qui vous permettent de gérer au mieux le quotidien d'un enfant allergique. Qu'il s'agisse de prendre ses repas, d'informer son entourage de sa pathologie ou de conserver ses médicaments, des solutions ont été développées pour vous simplifier la vie :
Le décret 2015-447 cité ci-avant précise que les restaurateurs ont l’obligation de mettre à disposition de leurs clients la liste des allergènes majeurs contenus dans leurs préparations. Cet affichage ne doit pas obligatoirement se faire sur le menu, mais tout client qui le demande doit pouvoir consulter cette liste.
Dans les faits, tous les restaurants ne mettent pas en place ce type de liste, et notamment les restaurants dont la carte change régulièrement, voire quotidiennement.
S’il est parfois gênant de paraître insistant, l’expérience montre qu’il ne faut pas hésiter à expliquer la gravité des symptômes de l’allergie aux serveurs pour qu’ils vérifient réellement l’absence d’allergène dans leurs plats.
Cette présentation, se voulant détaillée, des allergies alimentaires, nous souhaitons vous proposer une synthèse en vidéo, mise en place par l’institut pasteur, qui revient sur les grandes lignes de ce que sont les allergies alimentaires.
Bon visionnage !
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