Le diagnostic de l'allergie au lupin nécessite une approche allergologique hautement spécialisée, rendue complexe par le caractère récent et méconnu de cet allergène, ainsi que par ses réactions croisées fréquentes avec l'arachide et d'autres légumineuses.
L'allergologue pédiatrique procède d'abord à un interrogatoire médical particulièrement minutieux, recherchant systématiquement les antécédents d'allergie à l'arachide ou aux légumineuses, analysant les circonstances exactes de survenue des réactions, et tentant d'identifier les sources d'exposition souvent cachées au lupin.
L'établissement d'une enquête alimentaire approfondie s'avère crucial car le lupin se dissimule fréquemment dans des produits où sa présence n'est pas évidente : pains spéciaux, produits de boulangerie sans gluten, substituts carnés végétariens, barres protéinées, ou mélanges d'apéritif.
Cette démarche investigatrice nécessite souvent l'analyse des emballages et parfois la prise de contact avec les fabricants pour identifier précisément les sources d'exposition.
Les tests cutanés par prick-test utilisent des extraits standardisés de lupin, mais peuvent également être réalisés avec des graines de lupin fraîches (prick to prick) pour améliorer la sensibilité diagnostique. Ces tests permettent de détecter la présence d'anticorps IgE spécifiques dirigés contre les protéines de lupin. Ils sont systématiquement associés à des tests avec l'arachide et d'autres légumineuses pour évaluer l'étendue des réactions croisées.
Le dosage sanguin des IgE spécifiques dirigées contre le lupin (f335) permet de quantifier le niveau de sensibilisation et de suivre son évolution dans le temps.
Ce dosage est particulièrement utile chez les enfants présentant une allergie connue à l'arachide pour dépister une sensibilisation croisée au lupin même en l'absence de consommation connue. Le diagnostic moléculaire, bien qu'encore en développement pour le lupin, peut apporter des informations complémentaires sur les profils de réactivité croisée.
Dans certaines situations diagnostiques complexes, notamment lorsque les tests sont discordants avec l'histoire clinique, un test de provocation orale en milieu hospitalier ultra-sécurisé peut être envisagé.
Cependant, compte tenu du risque élevé de réactions sévères avec le lupin, cette procédure est exceptionnellement réalisée et nécessite un environnement de réanimation immédiatement disponible avec du personnel formé aux urgences allergologiques graves.